Rencontre avec Matthias DENIS, acheteur chez Beuchat
Acheteur chez Beuchat, Matthias DENIS nous partage son quotidien et les enjeux de son métier. Leader dans la fabrication d’équipements et d’accessoires sous-marin, Beuchat conçoit des produits de qualité grâce à des méthodes de production innovantes.
Rigoureux et ambitieux, Matthias nous fait découvrir un quotidien rythmé par de nombreux projets. Poussé à son paroxysme, le métier d’acheteur est en train de se réinventer. C’est avec beaucoup de recul et d’objectivité qu’il nous raconte comment ce métier tend à évoluer dans les prochaines années.
Sommaire
- 1 Qui êtes-vous ? Quel est votre parcours ?
- 2 Quelles sont vos principales missions ?
- 3 La négociation avec des fournisseurs étrangers nécessite-t-elle une préparation particulière ? Quelles sont les différences ?
- 4 Qu’est-ce que vous appréciez le plus dans votre métier ?
- 5 Qu’appréciez-vous le moins dans votre métier ?
- 6 Quelle est votre vision des achats pour les années à venir ?
Qui êtes-vous ? Quel est votre parcours ?
« Je suis Matthias Denis, acheteur depuis deux ans chez Beuchat. J’ai un parcours assez atypique. Il est souvent difficile de réussir son orientation et j’en suis l’exemple même. J’ai commencé par une école d’ingénieur, que j’ai rapidement arrêtée. Je me suis réorienté vers un BTS Commerce International pour terminer par un master en Ingénierie d’Affaires dans une école de commerce. Je suis rentré chez Beuchat en qualité d’assistant Supply Chain, et c’est en tant qu’acheteur que j’évolue aujourd’hui à leurs côtés. »
Quelles sont vos principales missions ?
« Le métier d’acheteur n’est plus aussi réducteur qu’il y a quelques années. Nos journées ne se cantonnent plus seulement à des tâches opérationnelles ! Nous participons à de nombreux projets.
Création d’écoemballages, optimisation des transporteurs, diminution des frais de douanes… Chez Beuchat, les projets restent très éclectiques. Ils peuvent parfois être longs et demandent généralement une grande polyvalence chez l’acheteur. Notre projet transporteur a par exemple, suscité plusieurs semaines de travail. Sourcing, saisie de données, simulation de nouveaux tarifs, négociation… De nombreuses compétences sont mobilisées pour choisir les transporteurs qui offriront une meilleure qualité à des prix attractifs.
L’acheteur quitte son rôle de « simple négociant » pour devenir un acteur polyvalent au sein de l’organisation de l’entreprise. Il s’inscrit dans une véritable dynamique d’optimisation. Les achats ont pendant longtemps été délaissés par les autres services. On voit de plus en plus se créer une synergie entre les différents collaborateurs. Notre projet d’écoemballage était par exemple initialement destiné à la Qualité.
Il serait évidemment utopique de penser que les tâches opérationnelles ont totalement disparu. Chaque matin, nous prenons connaissance des réceptions du jour. Le but est de créer le lien entre le service commercial et les logisticiens. C’est une dimension assez nouvelle dans le métier d’acheteur : faire le lien entre les différents collaborateurs. Nous traitons ensuite les demandes d’achats, les bons de commande, le suivi des produits. Notre activité nous pousse à collaborer et à négocier avec de nombreux fournisseurs étrangers, ce qui apporte une dimension nouvelle à notre quotidien ! »
La négociation avec des fournisseurs étrangers nécessite-t-elle une préparation particulière ? Quelles sont les différences ?
« L’entrée en affaires avec des fournisseurs étrangers nécessite une importante préparation en amont. L’appréhension du business peut être modifiée par les habitudes culturelles de chaque pays. Nous traitons avec de nombreux fournisseurs asiatiques et italiens. Et je peux vous assurer qu’il y a des différences ! (rires)
Les fournisseurs asiatiques mettent un point d’honneur à respecter des protocoles très précis. Je dirais qu’ils sont plus formels et plus ponctuels ! La négociation est plus difficile. En Europe, les choses sont différentes. La prise de contact va être moins formelle et les marges pour négocier sont surtout plus élevées. La relation fournisseur quant à elle est plus spontanée. »
TIPS WEPROC – Pour comprendre ces disparités, il faut se pencher sur leurs habitudes culturelles. En Asie, et notamment en Chine, vous devez être introduit pour négocier, ou passer par un intermédiaire. La relation à long terme et donc la confiance sont privilégiées. Tisser des liens avec les fournisseurs est une des missions essentielles de l’acheteur. D’autant plus lorsque ils sont étrangers.
Qu’est-ce que vous appréciez le plus dans votre métier ?
« Je dirais que la diversité des missions est un des véritables atouts du métier d’acheteur. La participation à l’évolution de Beuchat à travers des projets me stimule et m’anime. C’est valorisant de constater que les Achats ne sont pas dénués de sens et qu’ils apportent une véritable valeur ajoutée à l’entreprise. Nous évoluons dans une bonne dynamique qui favorise le dépassement de soi ! »
Qu’appréciez-vous le moins dans votre métier ?
« L’aspect parfois chronophage de certaines missions. Le côté opérationnel demande une certaine rigueur notamment dans le respect et le suivi des procédures. Malgré l’utilisation d’outils informatiques, de nombreuses tâches restent assez répétitives lors de la gestion des stocks ou encore la passation de commande. »
Quelle est votre vision des achats pour les années à venir ?
« Les achats prennent une place prépondérante dans les entreprises. Les innovations s’accélèrent autour de ce secteur. Les missions de l’acheteur deviennent de plus en plus éclectiques. Proche du produit et du fournisseur, l’acheteur est aujourd’hui voué à se positionner sur des aspects R&D dans le but d’optimiser les coûts. Cette approche pluridisciplinaire amorce une nouvelle place de ce-dernier au sein de l’entreprise. Longtemps incompris par les autres services, nous sommes aujourd’hui amenés à collaborer avec différents acteurs. L’acheteur devient un intermédiaire fort !
Il est cependant important de nuancer ces propos. L’évolution des mentalités est indéniable. Mais est-elle assez rapide ? Je ne pense pas. Nous rencontrons aujourd’hui encore certaines difficultés. La communication peut parfois être entravée. Un travail en collaboration demande une organisation qui peut être très largement perfectible. Mais cela reste un bon début quand même, les Achats ont de beaux jours devant eux ! »
C’est donc avec de nombreux défis à relever que la fonction achats se dirige aujourd’hui un avenir qui lui sourit. Elle endosse un rôle stratégique et s’inscrit dans une nouvelle synergie de travail collaboratif, centrale à l’organisation d’une entreprise. Aidée dans son quotidien par une digitalisation des achats croissante, elle poursuit sa structuration. Nous remercions chaleureusement Matthias Denis pour avoir répondu à nos questions et partagé sa vision du métier.
Vous êtes concerné.e par les achats et avez à cœur de nous partager votre quotidien ? N’hésitez plus ! Contactez-nous sur nos réseaux sociaux ou sur communication@weproc.com. Nous serons ravis de vous rencontrer.
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